Nous l’avons toutes et tous vécu au cours de notre carrière, et cela plusieurs fois, dans toutes les entreprises ou administrations publiques par lesquelles nous sommes passés.
Chaque année, à différents moments cruciaux pour nos organisations – lors des vœux de début d’année, avant l’été pour clôturer le premier semestre, ou encore à la rentrée septembre pour fédérer les équipes, (…) – nous organisons des séminaires d’entreprises, des « grandes messes », des moments forts, parfois un peu « vintage » dans l’approche, parfois un peu plus « modernes » avec leur lot d’ateliers, de brainstormings, d’intervenants, et de team-building parfois un peu trop surjoués.
Lors de ces moments importants pour l’entreprise, essentiels pour redonner du sens et pour mobiliser les équipes autour des enjeux stratégiques, un temps est logiquement dédié aux réussites collectives et individuelles. En introduction ou en conclusion, les dirigeants remercient les équipes, célèbrent ces réussites, et créent le lien avec la stratégie et la vision de long terme. Puis au cours de ces plénières, les directions de services ou de pôles ont alors des temps dédiés pour zoomer sur les projets phares de l’année, sur les résultats et sur les succès.
C’est alors que chaque direction, armée de son diaporama ou de ses quelques slides, déroule son bilan et ses perspectives. Une occasion rêvée et légitime de remercier les équipes et souvent quelques collaborateurs en particulier. Un occasion devenue malheureusement prévisible et presque systématique de remercier et de mettre en avant les mêmes métiers, les mêmes profils.
Parfois par un simple mot de remerciement, parfois par une invitation à monter sur scène, ou parfois par un temps confié lors de la présentation, les mêmes collaborateurs sont ainsi valorisés chaque année. Au-delà du fait que cela soit souvent légitime – car il n’y a souvent rien à redire sur la pertinence de cet acte managérial – les collaborateurs ainsi mis en avant sont souvent ceux dont le métier, dont la mission, et surtout dont le profil sont souvent très liés à l’innovation et au développement.
« Bravo à Simon – notre responsable commercial – (et ses équipes) pour la croissance importante du chiffre d’affaires sur la région Est », « Nous passons la parole à Anaïs – notre cheffe de projet marketing – qui va nous présenter ce projet essentiel pour le développement de notre marché international », « Nous tenions à remercier particulièrement Steve – notre chargé de développement – pour la signature de ce partenariat et l’obtention de ce marché public crucial pour notre entreprise », … Mais les réussites d’une entreprise sont bien plus que cela.
Une entreprise est composée de différents profils, ou tout du moins devrait l’être. C’est l’équilibre et la diversité des profils qui permettent indéniablement l’atteinte des objectifs fixés et qui garantissent l’innovation, le développement et les réussites. Sans les fonctions finance et comptable, sans les fonctions administratives, sans les fonctions supports, les autres services ou pôles en lien direct avec les produits et objectifs de l’entreprise ne pourraient atteindre ces objectifs.
Il en est de même pour les différents profils. Sans les profils plus structurants, stabilisants, analytiques, organisationnels, les profils plus impulsants, dynamisants, disruptifs ou innovants ne pourraient actionner tous les leviers nécessaires à la réussite des projets et actions ainsi mis en œuvre.
Il est essentiel de procéder à cette valorisation collective et équilibrée au sein des organisations qu’elles soient privées ou publiques. Identifier et bien connaître l’équilibre et la diversité des talents, favoriser l’intelligence collective et la collaboration interservices, et enfin lors des moments fédérateurs mettre en lumière tous les talents, quel qu’en soit la nature.
La fameuse « marque employeur » doit passer par cela aussi.